III) Les formes et la vitesse des images perçus par l’abeille.



A) Les formes perçus par l'abeille.


L'abeille voit mal les formes puisqu' elle a une vision très arrondie de son environnement .

C’est la complexité de l’oeil qui lui interdit toutes possibilités de précision. En effet, si l’homme avait un oeil complexe comme celui de l’abeille, il devrait avoir 1mètre de diamètre. 


Image d'une forme découpée et d'une abeille vue par l'Homme.







Image de la même forme découpée et d'une abeille vue par une abeille.











A surface égale, elle confond :

Des formes massives entre elles

- Des formes découpées entre elles


Par contre elle fera très bien la différence entre les deux.





En réalité, l'abeille analyse la surface et la position dans l'espace d'un corps pour distinguer le caractère massif du carctère découpé d'une figure.



Cette manière d'identifier la forme d'un objet est due au fait que l'abeille ne peut pas faire pivoter ses yeux, pour diriger son regard sur quelque chose en particulier comme l'homme fait avec sa fovéa.



Ainsi, les formes étoilées évocatrices de beaucoup de formes florales sont très atrractives pour l’abeille alors qu’elle ne distingue pas un carré d’un cercle ou d’un triangle de même surface.



L'abeille est donc  dotée d'une vision dite "paramétrique", c'est à dire que l'abeille retiendrait différents paramètres/éléments d'un objet. Par exemple, le rapport entre la surface et la forme (dit fréquence spatiale) ou les angles entre les lignes complexes formées par les pétales lui permettrait de mémoriser la forme de la fleur visitée.



Fréquence spatiale =
 Nombre de lignes complexes par degré.

Soit Fs = 1/ angle entre deux lignes complexes.



Photographie des lignes complexes des pétales d'une fleur de Hyde Park.



Plusieurs expériences ont montré que l'abeille possède bien une mémoire morphoscopique (une mémoire immédiate des formes) mais que celle-ci s'exerce mieux sur les fleurs, qu'elle approche de très près et dont elle résout les lignes complexes à condition qu'ils aient une largeur angulaire d'au moins 3,5° car plus un objet est loin, moins de facettes voient l’objet et donc il est plus difficile à déchiffrer.

B) La fréquence de la vision séquentielle de l'abeille.


Lorsqu'on parle de vision séquentielle  on parle d'une suite d’images ou de scènes formant une animation/ un ensemble. 
  • Pour l'homme, une animation nécessite 24 images/seconde
  • Pour l'abeille, son œil perçoit le mouvement vers 300 images/seconde. Ainsi, en vol, même à 30Km/H, sa vision du sol reste statique, ce qui facilitera son repérage.
                                                                                  Photographie d'une tête d'abeille.

Par ailleurs, quand un objet est en mouvement dans le champ de vision d'une abeille, les ommatidies des deux yeux composés (4000-5000) sont actionnées ou éteintes, à tour de rôle selon leur position.

 Ce système opératoire fait que les insectes estiment beaucoup mieux si un objet se déplace ou s'il est immobile, et réagissent en conséquence. Pour décrypter une image, un œil complexe est plus efficace qu'un œil humain, simple.

  • Les yeux complexes d'une abeille sont donc particulièrement adaptée à:
 -  la perception d'objets volants (les autres abeilles) et le défilement du paysage.

 - constater de très faibles modifications d'une image ou d'un mouvement, en un très court instant.

  1. Le plus important chez l’abeille et les insectes est d’apercevoir à temps les objets en mouvement pour échapper aux prédateurs . Avez-vous déjà réussi à attraper une mouche du premier coup ?